La semaine dernière, le premier ministre Jean Castex a annoncé la possibilité d'obtenir un arrêt maladie sur simple déclaration pour les personnes présentant des symptômes du Covid-19 ou étant cas contact. Le patronat s’inquiète du risque de fraude et d’absentéisme lié à ce dispositif exceptionnel. Fortify fait le point sur le sujet.
La marche à suivre pour déclarer un arrêt de travail Covid-19
Dans le cadre de la lutte contre la propagation du Covid-19, depuis le 10 janvier, les salariés ont la possibilité d’autodéclarer un arrêt maladie de 7 jours, sans consulter un médecin au préalable.
Pour ce faire, la personne qui présente des symptômes peut se déclarer sur le site declare.ameli.fr (ou declare.msa.fr pour les travailleurs agricoles), en quelques clics. Un justificatif est à télécharger pour envoi à l'employeur. Il s’agit d’une "déclaration automatique de maintien à domicile" et non d’un arrêt de travail classique. Cet arrêt de travail est "immédiat," indemnisé et sans jour de carence.
Les objectifs de ce dispositif exceptionnel sont de mettre en place un isolement plus rapide des personnes qui pourraient être porteuses du virus mais également d’éviter l’engorgement des cabinets médicaux.
Un test Covid obligatoire à réaliser dans les 48 heures maximum
Une fois l’arrêt de travail déclaré, la personne doit s'engager à réaliser un test antigénique ou RT-PCR dans les deux jours suivants.
Si le résultat du test est négatif, l'arrêt de travail s'interrompt. S'il est positif, il est validé définitivement et prolongé pour favoriser l'isolement du malade.
L'Assurance-maladie va ensuite appeler le malade dans le cadre de son dispositif de traçage des contacts, afin de remonter la chaîne de contamination. « Chaque personne déclarée positive se verra proposer à compter du 20 janvier une visite à domicile par un infirmier", a précisé le Premier ministre.
Attention, ce dispositif simplifié ne concerne pas tous les salariés. Il concerne uniquement les personnes qui « ne sont pas en mesure de continuer à travailler depuis leur domicile ». Ainsi, les salariés qui peuvent effectuer leurs tâches chez eux, ou ceux qui sont actuellement en télétravail, ne sont pas concernés par le dispositif.
Un risque d’absentéisme redouté par les entreprises
La Confédération des petites et moyennes entreprises redoute des abus et « un absentéisme incontrôlé ». L'organisation a demandé au gouvernement de mettre en place "un encadrement évitant les dérives de toutes natures". Thomas Fatome, le directeur de l’Assurance Maladie a toutefois rassuré les entreprises. Des contrôles seront effectués de façon intensive.
« On a les moyens de repérer si une personne, sur quinze jours, utilise deux fois le dispositif. On va se rapprocher de lui, on va vérifier si oui ou non il avait effectivement des symptômes ».
En une journée, 2 500 personnes ont fait une demande d’arrêt de travail automatique sur la plateforme mise en place par l’Assurance maladie. Selon l’organisme, il s’agit d’un démarrage normal. En effet à titre de comparaison, en période normale, on compte environ 30 000 arrêts de travail quotidiens en France.